La Jordanne à Aurillac

D'Arpajon-sur-Cère à Saint-Simon

La Jordanne rejoint la Cère au niveau d’Arpajon-sur-Cère, mais cette confluence se situe sur un terrain privé. La randonnée démarre donc à la « plaine des sports » de la Ponétie, vaste espace de terrains sportifs cerné par la rivière. La mairie d’Aurillac s’est évertuée à construire un sentier pédestre très bien aménagé qui longe les rives de la Jordanne pratiquement sur toute la ville. On se surprend donc à parcourir la zone commerciale de la Ponétie sans (trop) souffrir de sa circulation, de ses parkings et de ses hangars ! Après avoir traversé la RN 122, la promenade de Vorona offre une atmosphère nettement plus bucolique, avant de passer rapidement par le centre-ville et rejoindre la voie verte de Saint-Simon.

Randonnée Jordanne d'Arpajon-sur-Cère à Saint-Simon

Rejoindre le point de départ de la randonnée

En voiture

La « plaine des sports » de la Ponétie est dotée d’un grand parking ombragé où vous pourrez garer gratuitement votre voiture en toute sérénité.

Par les transports en commun

La ligne urbaine n°1 de la Stabus (LP Cortat ➔ Square ➔ Cité du Pont) possède un arrêt à la « plaine de sports », toutes les 20 minutes environ entre 7h et 19h.

Itinéraire

Tout au fond de la « plaine des sports », vous trouverez la Jordanne dans son dernier kilomètre avant sa confluence avec la Cère. Un bief circule entre la rivière et le chemin, que vous pourrez parfois franchir pour rejoindre la berge.

Au niveau du parcours bicross, tourner à gauche et suivre les fléchages VTT verts. Le chemin rejoint la rue Marie Marvingt, dont le nom rend hommage à cette femme extraordinaire et trop méconnue, autrefois appelée « la fiancée du danger ». Native d’Aurillac, elle fut, entre autres, pionnière de l’aviation, soldat dans les tranchées (déguisée en homme), inventrice de l’ambulance aérienne, sportive (première femme à finir le tour de France en 1908), infirmière, correspondante de guerre. Dès l’âge de quatre ans, été comme hiver, elle nageait quotidiennement dans la Jordanne !

Marie Marvingt dans son Deperdussin Monocoque en 1912
Marie Marvingt dans son Deperdussin Monocoque en 1912

On a tôt fait de tourner à gauche sur la rue de la Ponétie, afin de longer au plus près la rivière, dans un environnement certes urbain et bétonné, mais qui esquive tout de même efficacement la frénésie de la zone commerciale pourtant toute proche.

Après avoir traversé l’avenue du Général Leclerc au niveau du pont sur la Jordanne, le chemin longe encore la rivière jusqu’à atteindre la RN 122, dernière barrière routière à franchir avant de profiter pleinement des charmes de la vallée. La promenade de Vorona, du nom de la ville de Roumanie avec laquelle Aurillac est jumelée, conduit d’abord le visiteur aux abords d’un premier pont.

Il est envisageable de traverser ce pont pour arpenter la promenade de Bocholt, sur l’autre rive, qui rejoint la promenade de Vorona à la passerelle de Clairvivre. On peut, du moins, jeter un coup d’oeil sur les flots, et sur le pigeonnier en bois. En restant rive gauche, on longe les « jardins en ville », espaces maraîchers gérés par l’association d’insertion ACART, et qui à la belle saison, vend à prix modéré ses fruits et légumes cultivés naturellement.

Ici, les aurillacois se baladent, font du vélo, pique-niquent, promènent leur chien, ou bien… téléphonent sur un banc ! Il est vrai que le sentier est très agréable, entre rivière et puy Courny. En arrivant à la passerelle de Clairvivre, les couples pourront s’adonner à la romantique coutume du cadenas d’amour.

Le fléchage VTT vert sert de fil conducteur pour continuer la progression sur les bords de Jordanne, passer sous l’emblématique « viaduc » d’Aurillac (sur lequel circule la ligne de chemin de fer), traverser la rue Pierre Marty, emprunter un patelage en balcon sur la Jordanne, rejoindre le parking Paul Doumer, et finalement atteindre la rue du même nom. Nous arrivons devant la maison natale de l’homme d’État, élu président de la République en 1931 et assassiné l’année suivante (une plaque commémorative est posée sur le mur de la maison).

À cet endroit, la Jordanne s’élargit sur la « chaussée d’Aliès », et bien que cela ne saute pas aux yeux, c’est bien un pont que l’on franchit par-dessus un ancien canal dont l’écluse est toujours présente. Jadis, depuis la chaussée du Pont Rouge et son lavoir, un canal parcourait l’actuel cours Monthyon (le « canal des usiniers ») puis ce tronçon de la rue Paul Doumer jusqu’à la chaussée d’Aliès.

Lavandières rue des Tanneurs
Le canal et ses lavandières rue des Tanneurs (devenue rue Paul Doumer)

On quitte très temporairement la Jordanne afin de contourner le bâtiment du Conseil Départemental – qui à l’époque du canal était donc une île – puis on la retrouve au niveau du pont Bourbon. La promenade du Gravier mène jusqu’à la statue de Gerbert d’Aurillac, illustre figure locale qui fut le premier pape français, élu sous le nom de Sylvestre II en 999, et qui fut donc le pape de l’an Mil. 

Gerbert d’Aurillac, philosophe et mathématicien, est également connu pour avoir été l’un des tout premiers en Occident à utiliser les chiffres indo-arabes et la notation décimale. Quant à la statue, elle est l’œuvre du prolifique David d’Angers, auteur notamment du bas-relief qui orne le fronton du Panthéon à Paris.

La place Gerbert constitue une porte d’entrée pour visiter le centre historique de la ville, ainsi qu’un haut lieu des soirées festives. Pour profiter de la Jordanne by night, la terrasse du Levrette Café offre un large espace particulièrement cosy (et animé !). Un peu plus loin, près du pont du Buis, la Cour des Miracles propose un balcon privilégié sur la rivière, idéal pour se relaxer en toute tranquillité devant une assiette de charcuterie !

Quant au chemin, après avoir longé la rivière sur le cours d’Angoulème, il bifurque à droite pour monter vers la colline du Buis, via la rue des frères Géraud, jusqu’à l’ancien couvent de la Visitation, aujourd’hui transformé en logements sociaux. La rue se prolonge par le chemin de Roussy, d’où la vue commence à se dégager sur la vallée.

La vue que vous auriez eue depuis le chemin de Roussy en 1836 (gravure Edouard Hostein, Archives Dept. du Cantal)
La vue que vous auriez eue depuis le chemin de Roussy en 1836 (Edouard Hostein, Archives Départementales du Cantal)

Emprunter sur la gauche le sentier qui débute à l’aire de pique-nique de Roussy, et chemine paisiblement dans les bois jusqu’au château de la Moissetie. Un fléchage VTT jaune nous accompagne. Presque en face, le sentier se poursuit, retrouve un peu de goudron pour longer quelques habitations, et redevient chemin creux à partir de la croix de Cantuel. Cette portion, qui mène à la route de Noalhac, n’apparaît pas sur la carte IGN, mais elle existe bel et bien !

On rejoint alors la « route verte » de Saint-Simon, voie goudronnée non exempte de véhicules (réservée aux riverains et ayants droit), jalonnée de panneaux d’information sur un peu plus de 3 kilomètres, typique promenade dominicale aurillacoise dès que le soleil brille. Il faut dire que la balade, aux portes de la ville, ne manque pas de charme, à commencer par les jardins de Résinie, lovés au bord de la Jordanne. Certains jardiniers font de leur parcelle un véritable jardin d’Eden, conférant à ces jardins familiaux des allures poétiques.

La route verte prend un peu de hauteur parmi les prés, dépasse la ferme de Résinie et monte encore jusqu’à son point culminant, où un banc judicieusement placé domine la situation. Il ne reste plus qu’à se laisser glisser en pente douce, de virage en virage, jusqu’à Saint-Simon, en passant devant le domaine de Mazic, puis les premières maisons du bourg.

En entrant dans ce village d’un millier d’habitants, le promeneur sera peut-être surpris de longer les vastes bâtiments de l’entreprise Lallemand, l’un des leaders mondiaux dans le développement et la production de levures et bactéries. N’oublions pas qu’Émile Duclaux, père fondateur de la microbiologie aux côtés de Louis Pasteur, est natif d’Aurillac ! Le Cantal peut d’ailleurs s’enorgueillir de son label Pôle d’Excellence Rurale dans le domaine Microbiologie Industrie & Innovation.

Portrait d'Émile Duclaux, 1900

Lire un extrait

Tiré de la biographie écrite par son épouse Mary Robinson Duclaux en 1906, récemment rééditée l'association Jeux de mots 15.

Cette étape s’achève place de l’Église, ladite église étant réputée pour ses « fresques Gerbert », peintes en 2005 par l’artiste hongrois Gábor Szinte, représentant douze scènes de la vie de Gerbert d’Aurillac, né ici-même. Il se trouve que le royaume de Hongrie fut créé en l’an 1001, lors du pontificat de Gerbert, lorsque celui-ci offrit à Étienne 1er de Hongrie sa couronne de roi.

En 2001, Ferenc Mádl, président de la république de Hongrie, s’est rendu au hameau de Beillac, sur l’autre rive de la Jordanne en face du bourg, pour inaugurer sur le puy Gerbert un assemblage de phonolites célébrant le millénaire de cet événement fondateur.

Autre « must see » de Saint-Simon : l’antique tilleul près de l’église, baptisé « le Sully », du nom du Duc de Sully, ministre de l’agriculture d’Henri IV, qui fit planter de tels arbres dans chaque village du royaume (les « tilleuls de Sully« ). Ceux qui subsistent aujourd’hui encore, comme celui de Saint-Simon, portent le label Arbre Remarquable de France. Enfin, à quelques pas de là, le pittoresque « vieux pont »  mérite une petite visite. Une épicerie et une auberge complètent le tableau de ce petit coin de bourg décidément plein d’intérêt.

Remarquer la tour carrée attenante à l’église, qui fait partie du même système défensif que la tour Saint-Étienne à Aurillac et la tour de Faliès à Velzic (plus d’informations à l’étape suivante).

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Miniature Jordanne Vieux Pont à Saint-Simon