Haute vallée de l'Alagnon

De Laveissière au refuge de Meije Costes

Durant de nombreux siècles, les voyageurs ont redouté la traversée du Lioran. Ours, loups, brigands, froids polaires, le danger était partout dans ces vastes forêts hostiles. Ce n’est qu’au XIXe siècle que la montagne est devenue un véritable axe de circulation, avec en particulier, le percement du tunnel routier entre 1839 et 1843, exploit technique de portée mondiale à l’époque. De nos jours, entre remontées mécaniques, résidences touristiques et boutiques de souvenirs, le Lioran n’a certes plus rien d’inquiétant, sauf peut-être la perspective du changement climatique.

Carte haute vallée de l'Alagnon

Itinéraire

Malgré son charme indéniable, il faut bien se résoudre à quitter le plan d’eau de Laveissière. Il suffit pour cela de se laisser guider par les fléchages verts en direction du « four à chaux » (VTT n°3). Le balisage remonte à travers le village en passant devant l’élégante église Saint-Louis. À l’intérieur, vous trouverez notamment un superbe chemin de croix réalisé selon la technique de la chromolithographie, et très récemment restauré (passionnant rapport de la restauratrice à lire ici).

Puis, le chemin devient parallèle à la route et progresse pratiquement à plat dans les sous bois, balisé par le GR 400 et les coquilles de la Via Arverna. Bientôt apparaissent les vestiges d’une ancienne carrière de calcaire, au milieu de laquelle s’élance une très jolie cascade. En ces terres volcaniques, la veine calcaire de Laveissière fait figure d’exception, et son exploitation contribua fortement à la richesse du village. Après avoir admiré ce bien bel endroit, continuer tout droit sur le sentier, jusqu’à rejoindre la route de Fraisse Haut, cent mètres plus loin, bifurquer vers la rue de l’Alagnon.

Peu après être passé sous le pont de la RN, un équipement en bois signale le départ d’un chemin agricole à droite de la petite route. Manifestement privé mais ouvert aux passants, le chemin offre un détour ombragé qui longe les berges de l’Alagnon avant de remonter, dans les bois, jusqu’à la petite route. Quelques mètres après cette intersection, on trouve une table de pique-nique à l’ombre d’un arbre labellisé « arbre remarquable ».

Le parking dans un virage signale le chemin des gorges de l’Alagnon, qui descend sur la droite dans la forêt, en longeant un ruisseau qui dévale vers l’Alagnon. Au printemps 2024, une partie de ce chemin était endommagée par l’exploitation forestière, mais restait accessible. Enfin, une passerelle enjambe la rivière et permet d’entrer dans les gorges. L’ambiance se fait plus paisible, et de nombreux aménagements ponctuent agréablement le sentier : sculptures, pontons, tables, bancs…

Le chemin, bucolique tout autant que ludique, nous conduit jusqu’à une intersection : tout droit, il se prolonge en impasse au-dessus des gorges (demi-tour obligé !), à gauche, il s’élève dans la forêt en direction du buron de Belles Aigues. Nous suivons donc les flèches en direction du buron, sur une étroite sente qui grimpe de plus en plus raide pour s’extirper des gorges. Courage : ça monte rudement, mais en quelques minutes, la prairie apparaît.

Un petit portail ouvre sur un passage sous les arbres, entre clôture à gauche et gorges abruptes à droite. Peu à peu, le buron et son bédélat se dessinent au milieu de pré. Actif jusque dans les années 60, le bâtiment a été restauré et transformé en éco-musée par la commune de Laveissière. Ouvert uniquement l’été (jours et horaires à vérifier auprès de l’office de tourisme), il permet de découvrir le mobilier d’origine, les outils de fabrication du Cantal, ainsi qu’un petit film où l’on entend le témoignage d’un ancien buronnier. La visite, guidée par un sympathique jeune homme, se termine par une dégustation de fromage. La pause parfaite !

Après le buron, on retrouve la petite route, vestige de l’ancienne route impériale qui traversait la montagne pour rejoindre la vallée de la Cère. Nous l’empruntons en direction du Lioran, en suivant le fléchage vert du PR intitulé « Le volcan Est ». Durant plus d’un kilomètre, on progresse sur ce fin cordon de bitume, à proximité de la rivière néanmoins trop encaissée pour y accéder. La superbe forêt de sapins offre un belle ambiance à cette portion de route. Juste avant le pont sur l’Alagnon, quitter la route sur la gauche pour emprunter une piste, quelque peu coincée entre la ligne de chemin de fer et les poteaux électriques.

La gare du Lioran, à 1152m d’altitude, constitue le point culminant de la ligne Figeac-Arvant. Inaugurée en 1868 avec l’ouverture du tunnel ferroviaire du Lioran, elle a gardé son réservoir à eau pour les locomotives à vapeur. Avec son toit pointu et son bardage en bois pour éviter le gel durant l’hiver, il est le dernier en France bâti sur ce modèle, et à ce titre, classé monument historique.

 Autre équipement emblématique de la gare du Lioran, un téléski part directement des quais pour rejoindre la station de sports d’hiver. Cette particularité serait unique en Europe. Et c’est justement ce téléski que nous allons rejoindre, après avoir emprunté le passage qui traverse les voies. Cet itinéraire consiste à remonter une partie de la piste de ski puis à bifurquer à droite pour rejoindre le parking des camping-cars (suivre en sens inverse les flèches « Accès station par le téléski de la gare »).

Après avoir rejoint puis dépassé le parking, une courte portion de la RD 67 (150 mètres seulement, sur un très large bas-côté) permet de découvrir  l’environnement montagnard de la font d’Alagnon, y compris le refuge de Meije Costes, déjà visible, vers lequel nous nous dirigeons. En réalité, nous marchons par-dessus le tunnel routier du Lioran, dont la construction durant les années 2000 a nécessité de dévier le lit de l’Alagnon. C’est pourquoi, depuis ce petit bout de route, nous pouvons observer la cascade artificielle formée par la rivière à proximité de la sortie du tunnel.

Traverser la route au niveau du télésiège de Masseboeuf, puis rejoindre le parking de Font d’Alagnon par un raccourci qui longe l’Adrena Park et le restaurant La Paillote. La font d’Alagnon se présente comme un immense cirque glaciaire, avec sa vaste plaine propice au ski de fond l’hiver, et ses sommets qui ferment l’horizon : puy Bataillouse, téton de Vénus, roches de Vassivière, Bec de l’Aigle… Une « voie blanche » en fait le tour, à travers la forêt, pour s’initier aux joies de la balade en raquettes. Quant à nous, afin de profiter aussi longtemps que possible de la vue sur les crêtes, nous nous engageons sur une « voie du milieu », d’abord large piste, puis progressivement, sente discrète (en cas de doute, se fier à la trace GPX).

La variante, après avoir grimpé en quelques zigzags dans la forêt, rejoint la piste goudronnée de la Voix blanche, qui se confond ici avec le GR 400. Presque en face, un petit « droite-gauche » permet de poursuivre sur le GR 400, en suivant les fléchages en direction du col de Rombière. Le chemin prend de l’altitude sans détours, mais sans difficultés. En ligne de mire : le refuge de Meije Costes, seul refuge gardé du Cantal, bien connu pour sa chaleureuse ambiance et sa truffade roborative (réserver !). 

Les premiers flots de l’Alagnon ne sont guère éloignés, mais encaissés et peu accessibles. Rejoignons donc plutôt le refuge pour trinquer à notre arrivée en ce superbe lieu !

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Gorges de l'Alagnon

Étape suivante

Refuge depuis col de Rombière