Vallée de la Cère à Polminhac

D'Arpajon-sur-Cère à Comblat

Arpajon-sur-Cère est en passe de devenir la deuxième commune la plus peuplée du Cantal après Aurillac, dont elle constitue, plus qu’une banlieue, presque une rivale. Vic-sur-Cère figure également dans le top 10 cantalien. C’est donc une campagne urbanisée, rare dans le département, que traverse cet itinéraire. Et si, à l’ère des exodes urbains et du repeuplement des campagnes, ces paysages mi-ruraux, mi-citadins, préfiguraient le monde de demain ?

Itinéraire d'Arpajon-sur-Cère à Comblat

Oyez, oyez, amis marcheurs !

Sur ce site Internet, les routes sont à peu près tout le temps évitées, car même très rurales, elles n’offrent pas le même plaisir et le même confort qu’un sentier. C’est d’ailleurs une grande chance que de pouvoir suivre la Jordanne ou la Santoire durant 50 km sans presque jamais fouler le bitume.

Cette portion entre Arpajon-sur-Cère et Vic-sur-Cère fait exception, puisque 50% de l’itinéraire se déroule en bordure de route. Cela s’explique par l’absence de chemins publics, en particulier du côté de Yolet. Dès lors, il a fallu faire un choix parmi les petites routes qui sillonnent la vallée, en cherchant le meilleur compromis entre proximité de la rivière, charme des paysages, circulation minimum, points d’intérêt touristiques, possibilités de jonction avec les bouts de chemins existants (et praticables…). 

Il n'y a pas que les randonneurs qui marchent sur la route ! Ici, sur la RD 8 à Olmet
Il n'y a pas que les randonneurs qui marchent sur la route ! Ici, sur la RD 8 à Olmet

De fait, ce n’est pas ici un site de randonnée comme les autres : son but est d’inviter le marcheur à faire intimement connaissance avec le pays des vallées. C’est dans cette perspective que nous vous proposons de concéder ces kilomètres de goudron.

Rejoindre le point de départ de la randonnée

En voiture

Près de l’église, plusieurs parkings sont disponibles, et notamment, le parking dit « de la Poste ».

Par les transports en commun

La ligne urbaine n°1 de la Stabus (Aurillac ➔ Arpajon-sur-Cère) possède un arrêt « place d’Arpajon », toutes les 20 minutes environ entre 7h et 19h. Pour celles et ceux qui arrivent à Aurillac par le pôle intermodal (gare SNCF, gare routière), emprunter d’abord la ligne n°3 ou la ligne n°6 pour rejoindre la place du Square où passe la ligne n°1.

Au centre de chaque bourg s’élève un clocher, vers lequel convergent les rues historiques. À Arpajon-sur-Cère, c’est l’église Saint-Vincent qui se dresse au milieu des maisons, et comme souvent dans le Cantal, l’édifice mérite qu’on s’y attarde. Un peu plus bas, du côté de camping, coule la Cère… Cinquante kilomètres de marche nous séparent de sa source, et pour commencer, traversons sans plus tarder le parc du puy Gioli, dont le nom pourrait avoir été déformé jusqu’au nom d’Arpajon (voir l’étymologie sur le site de la mairie).

Le puy Gioli constitue une sympathique mise en jambe, avant de s’élever plus franchement sur les pentes du puy de Vaurs, qui se dresse entre la vallée de la Cère et la vallée du Mamou. Le paysage se fait pastoral, des vues se dégagent sur la plaine de la Cère et ses hameaux, l’atmosphère citadine semble déjà lointaine… Nous marchons à rebours du PR « puy de Vaurs », balisé de jaune. Puis, la descente s’amorce déjà, en direction de Carbonnat, 

Quitter le PR au niveau du pont de chemin de fer, passer devant le restaurant Les Crozes (ou bien s’y arrêter pour un bon petit repas !) et rejoindre la RD 58. Une chaussée sur la Cère offre un très joli spot pour se rafraîchir agréablement. Nous empruntons sagement le trottoir, bifurquons à droite vers le chemin des Rives, puis tournons encore à droite pour longer un mur de pierre couvert de tuiles. Là, un discret sentier de pêcheurs nous offre de suivre la Cère jusqu’au pont Antonin Dusserre.

Nous passons le pont et changeons de rive pour traverser le bucolique parc de la Régalisse, qui épouse durant un trop bref demi-kilomètre les méandres de la rivière. Ah, si seulement ce parc pouvait s’étirer beaucoup plus loin ! Hélas, nous rejoignons bientôt la route, et nous ne quitterons plus l’asphalte durant 7 kilomètres ! Modestes rubans de bitume parmi les champs, certes, mais cohabitation tout de même avec les voitures de passage… On a retourné la question de tous côtés avec les habitants du coin, et c’est le moins mauvais compromis qu’on a trouvé.

Depuis l’allée des Tilleuls, une cheminée d’usine se dessine dans le ciel, vestige des Établissements Dejou qui fabriquèrent des jouets en bois avec un immense succès durant les trente glorieuses (voir l’interview de Fanny et Stéphane, qui perpétuent la tradition à Velzic). D’ailleurs, les rues Bernard Dejou se succèdent sur notre gauche, tandis que nous arpentons la RD 108. Il faut bien l’avouer, ce kilomètre et demi de départementale n’a rien de palpitant… C’est donc avec un ouf de soulagement qu’on tourne enfin à gauche en direction de Boudieu !

Vue aérienne des établissements Dejou (d'après photo Wikimedia Commons)
Vue aérienne des établissements Dejou (d'après photo Wikimedia Commons)
Les Mad Cow font du ski nautique à Boudieu (cliquer pour ouvrir YouTube)
Les Mad Cow font du ski nautique à Boudieu (cliquer pour voir sur YouTube)

Une aire de pique-nique dans une boucle de la Cère nous attend au pont de Boudieu. C’est ici une « zone d’expansion de la Cère », où la rivière se transforme en un véritable étang lors d’épisodes fortement pluvieux. L’étroite route franchit cette plaine inondable jusqu’au hameau de Boudieu, qui peut se traverser sans s’y arrêter, sauf peut-être à visiter l’atelier de l’artiste-peintre François Berthou (s’il n’est pas en train de barouder dans les monts du Cantal !).

Après Boudieu vient Semilhac, puis au bout de la route, le bistrot La Bascule annonce l’entrée dans le village de Yolet. Avant de rallier le hameau du Couderc, jeter un œil sur la mignonne petite église Saint-Pierre de Yolet. Un peu plus tard, nous franchissons à nouveau la ligne de chemin de fer, puis le pont du Couderc, aménagé en aire de pique-nique, et propice à une trempette des pieds dans l’eau fraîche. Après cette charmante pause, rejoignons la RD 8. Prochain objectif : le hameau de Maruéjouls.

Rester sur la RD 8 pendant un kilomètre pour traverser Las Courtines (ignorer le chemin forestier à droite, le raccourci est tentant mais c’est une propriété privée !). Enfin, une « rue de l’abreuvoir » s’échappe sur la droite, avec une flèche « producteur de fromage ». Nous nous élevons doucement et passons devant quelques maisons jusqu’à trouver, à notre gauche, le chemin agricole tant attendu ! Avant de se lancer sur ce chemin, il est possible de faire quelques emplettes à la ferme du GAEC Navarro. Ce fameux producteur de fromages plusieurs fois primés, dispose d’une boutique de vente sur place, avec vue sur le laboratoire. 

Le chemin, presque parfaitement plat, nous invite dans l’intimité d’une campagne paisible, où la nature et le paysan cohabitent en parfaite harmonie. Un kilomètre plus loin, il est possible de quitter la piste pour un sentier qui descend, à gauche, jusqu’aux étangs de Marfon. Plus qu’une pisciculture, avec son parcours de pêche à la truite, la ferme propose diverses activités pour les enfants durant la période estivale, et offre un joli coin pour une pause sous les arbres… voire même dans la piscine ! 

Crochet ou pas vers les étangs, l’itinéraire, quant à lui, se poursuit sur la même piste, qui pour un temps, accueille le balisage jaune du PR nommé « la ronde des châteaux ». Et en effet, nous arrivons bientôt à Vixouze, dont le château privé ne se visite pas, et se cache quelque peu derrière ses murs. Abandonner ici le PR pour longer temporairement la RD 57, que l’on quitte au premier virage à gauche pour retrouver une piste agricole. Un grand étang, privé lui aussi, donne fière allure à ce paysage de prairie et de forêt. Là-haut, derrière les crêtes, se trouve la Via Celtica, ancienne voie romaine étonnamment rectiligne, qui mène au Plomb du Cantal.

La piste s’achève finalement à Olmet, hameau de Vic-sur-Cère, où le savant aurillacois Émile Duclaux passait ses vacances. Fidèle bras droit de Louis Pasteur, il dirigea l’Institut Pasteur jusqu’à sa mort en 1904, et compta parmi les grandes figures dreyfusardes aux côtés d’Émile Zola. C’est ici qu’il écrivit son traité de microbiologie, ouvrage scientifique majeur. C’est d’ailleurs vers l’avenue Émile Duclaux, à Vic-sur-Cère, que nous nous dirigeons, en descendant d’abord la route jusqu’à Comblat-le-Pont.

Portrait d'Émile Duclaux, 1900

Lire un extrait

Tiré de la biographie écrite par son épouse Mary Robinson Duclaux en 1906, récemment rééditée l'association Jeux de mots 15.

En arrivant près du pont, les coquilles du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle apparaissent ! Nous croisons en effet, très temporairement, la Via Arverna, variante du chemin de Saint-Jacques entre Clermont-Ferrand et Cahors qui traverse tout le Cantal par les vallées de l’Alagnon et de la Cère.

Retour à l'itinéraire complet

Pas de Cère (horizontal)

Étape suivante

Miniature vieux Vic