Vallée de la Jordanne depuis le cirque de Mandailles

De Saint-Julien-de-Jordanne au cirque de Mandailles

Ce dernier tronçon vers les sources de la Jordanne conclut la randonnée en beauté, depuis le village de Mandailles, « station pleine nature » bien organisée pour l’accueil des touristes, où se trouve, entre autres, l’une des cinq « maisons de site » gérée par le Puy Mary Grand Site de France. L’arrivée au cirque de Mandailles offre des panoramas somptueux d’où dévalent les ruisseaux qui formeront la Jordanne.

Carte cirque de Mandailles

La sortie de Saint-Julien se fait par la rive droite, au niveau d’un pont près duquel une aire de pique-nique a été aménagée (mais le bivouac y est explicitement proscrit !). Pour la première fois depuis Arpajon-sur-Cère, nous trouvons les marques rouges et blanches d’un sentier de grande randonnée. Il s’agit du GR 400, dont l’itinéraire – sportif ! – fait le tour du volcan cantalien. Nous allons emprunter brièvement ce GR pour rallier le village de Mandailles.

D’abord goudronné, le chemin se fait large sentier, quasiment horizontal et strictement parallèle à la RD 17. Cette portion n’est peut-être pas la plus belle de la vallée, mais elle se révèle d’une indéniable efficacité. En arrivant à Mandailles, il faut prendre le temps d’arpenter les quelques rues et explorer chaque recoin du village. Tout ici est fait pour accueillir agréablement le visiteur, alors autant en profiter ! 

À partir de maintenant, la direction à suivre s’appelle col de Cabre. Néanmoins, au niveau de la maison de site, mieux vaut emprunter le sentier d’interprétation plutôt que de suivre le balisage du GR 400. Ce sentier rejoint la piste qui mène à Liadouze, avec l’avantage de longer la Jordanne, tout en présentant de très instructifs panneaux d’interprétation du paysage. Le seul atout du GR est la possibilité d’acheter du fromage à la ferme, mais il suffira de faire vos emplettes au retour (si c’est ouvert…) !

Peu après avoir rejoint la piste pour Liadouze, et juste avant un petit pont sur le ruisseau du Luc, un discret sentier s’enfonce dans la forêt. Le panneau « éboulements » et les balisages en croix de toutes les couleurs ne doivent pas vous dissuader : c’est ici le départ pour la cascade du Luc, située à moins de 100 mètres de là. Il serait plus que dommage de ne pas faire le détour pour admirer cette petite merveille de la nature.

Le ruisseau du Luc forme une magnifique cascade avant de rejoindre la Jordanne. Attention : ne pas confondre avec la cascade de Liadouze que franchit la Jordanne un peu plus en amont. Cette cascade est impossible à approcher (sauf à risquer franchement sa vie !) et très difficile à apercevoir. Elle n’est, de toute façon, pas située sur notre itinéraire. Ignorez donc cette cascade de Liadouze et profitez pleinement de la superbe cascade du Luc.

Vos remarquerez peut-être une croix de fer portant les initiales MB, en hommage à un certain M. Bonhomme qui fit ici une chute mortelle dans les années 1960. De retour sur le piste, après avoir franchi le pont du Luc, une brève montée mène au croquignolet hameau de Liadouze, un peu hors du temps, et tout à fait hospitalier.

À la sortie du hameau, un sentier démarre sur la droite, indiquant la direction qui nous importe désormais : le col de Cabre. C’est un bon chemin, agréable à marcher, avec sur la gauche, des vues sur les barriades de Benech et Rudez sous le puy Chavaroche (si vous avez emprunté le sentier d’interprétation, vous savez maintenant ce qu’est une barriade !), et sur la droite, les puys Griou et Griounou jouant à cache-cache avec les arbres.

On trouve bientôt le très joli moulin de Rudez, idéalement situé dans un coin de nature au bord de la Jordanne. Noter la belle pierre gravée, à gauche de la porte, mentionnant l’année 1717. Le petit pont face au moulin ne peut pas être franchi pour des raisons de sécurité.

Quelque 800 mètres après le moulin, quitter le large chemin qui vire en épingle en direction du puy Griou pour s’engager sur le sentier forestier fléché « col de Cabre ». On s’enfonce alors dans la vaste hêtraie de Mandailles, et après avoir franchi la Jordanne qui n’est guère plus qu’un ruisseau à cet endroit, une bonne petite grimpette nous attend pour rejoindre la RD 17 au niveau du bien nommé « grand tournant ».

La randonnée aux sources de la Jordanne forme une boucle à partir du Grand Tournant, mais celles et ceux qui souhaitent prolonger le plaisir trouveront de nombreuses possibilités à partir du col de Cabre. À l’aller comme au retour, nous marcherons sur deux larges pistes, presque parallèles, et puisqu’il faut choisir, partons sur la piste la plus au nord. Au sortir de la hêtraie, l’ambiance change brusquement, et l’on découvre le spectacle grandiose offert par le cirque de Mandailles. Amateurs de panoramas, ouvrez grand les yeux !

La sente qui permet de rejoindre la piste du retour est plutôt discrète. Au fond du cirque, il faut descendre au-dessous du buron de Cheylus, en ignorant le chemin qui mène au col de Cabre. Ensuite, c’est un petit jeu de saute-moutons par-dessus les divers ruisseaux qui forment la source de la Jordanne, et l’on remonte vers le buron de Rombière, en mauvais état, où l’on rattrape la piste qui nous ramènera au parking (à condition de bien tourner à droite lorsqu’on rejoint une autre piste venant du sud !). On peut s’aider de la trace GPX.

Ainsi s’achève cette odyssée valléenne, une bien jolie petite aventure ! Pour retrouver la voiture au parking, prendre le train à Aurillac ou bien pour enchaîner avec une autre vallée depuis le col de Cabre, rendez-vous sur la page Retour et jonctions.