De Comblat à Thiézac
Il y a tellement à dire, sur cette portion de l’itinéraire, que neuf kilomètres seulement sont abordés au long de cette page… Alors sans plus tarder, mettons le chemin sous nos pas !
Juste après avoir franchi le passage à niveau, emprunter à droite le chemin qui passe derrière l’usine Pyram, fleuron industriel local, qui conçoit et fabrique des meubles pour cuisines et salles de bains. Le temps de contourner les ateliers n’est pas des plus idylliques, mais très vite, nous laissons les murs de parpaings derrière nous, et profitons d’une jolie parenthèse verte avant de trouver la RN 122, appelée ici avenue Émile Duclaux.
Le passage pour piétons doit être traversé avec grande prudence, afin de rejoindre un chemin aménagé. D’un côté, la rumeur de la route, de l’autre, le calme d’un parc ou d’un pré. Sur cette promenade somme toute accueillante, on croise presque toujours une vicoise ou un vicois, en transit d’un quartier à l’autre. La rue Coffinhal nous écarte du bruit des camions, et après 150 mètres, un choix s’offre à nous : rejoindre au plus vite les berges de la Cère, ou bien prendre le temps d’une belle petite boucle autour du vieux Vic.
Petite boucle autour du vieux Vic
Craquez pour le charme du vieux village de Vic, visitez une exposition à la chapelle du Calvaire, admirez la vallée depuis le belvédère du Castel Viel, et découvrez la jolie cascade du trou de la Conche, le tout en moins de deux kilomètres. Voilà qui est tentant !
Le tracé GPX suggère ici un itinéraire, mais n’hésitez pas à improviser, parmi les petites rues du vieux Vic. Cette boucle proposer de visiter quelques lieux qui valent le coup d’œil, sans s’éloigner outre mesure de l’objectif principal : suivre la Cère. Pour plus de précisions sur l’histoire des diverses maisons emblématiques du village, des brochures sont téléchargeables sur le site de l’office du tourisme du Carladès.
Le Carladès était au moyen-âge un vicomté, qui devint un comté quand le roi Louis XIII en accorda la suzeraineté aux Grimaldi de Monaco en 1641. La révolution française confisqua ces terres en 1791 et les vendit comme biens nationaux. Mais un petit bout du Carladès, le rocher de Carlat situé à quelques kilomètres d’ici, fut rétrocédé en 1914 au prince Albert Ier de Monaco. Le lien étonnant entre ces terres cantaliennes et la principauté de Monaco perdure, et vous verrez deci delà flotter au vent les couleurs monégasques !
La visite du village s’achève à la croquignolette chapelle du Calvaire, qui offre un premier panorama sur la vallée en direction des montagnes, et qui l’été, ouvre ses portes à des expositions. Il est alors temps de monter au Castel Viel, où l’abbaye Saint-Géraud d’Aurillac fit établir un château au XIe siècle. Il s’agissait d’une forteresse en bois, sur le même principe par exemple que la motte féodale d’Oyez dans la vallée de la Jordanne.
C’est en ce castel que naquit en 1145 Pierre de Vic, moine à la vie agitée et troubadour haut en couleurs, qui disait de lui- même : « Le faux moine de Montaudon qui discute et va disputant et a quitté Dieu pour lardon » !
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Deux poèmes en vis-à-vis, l'un intitulé "M'insupporte, j'ose le dire", l'autre intitulé "Fort me plaît", dans une traduction de Luc de Goustine.
Depuis le Castel Viel, emprunter le sentier qui redescend en direction de l’Iraliot, ruisseau dont on remonte le cours pour trouver, quelque 300 mètres plus loin, la cascade qu’il forme au trou de la Conche. Au retour, pas besoin de remonter au Castel Viel : le chemin nous ramène directement au village.
Il ne reste plus qu’à redescendre jusqu’à la rue Coffinhal, en passant devant l’église Saint-Pierre, et la boucle est bouclée !
Pour rejoindre les berges de la Cère, emprunter le petit passage qui donne sur le restaurant Le Paris Auvergne, puis traverser à nouveau la RN 122 pour descendre par la petite rue en face. Bientôt, de vastes espaces verts apparaissent, dédiés à la détente, aux sports, aux loisirs, et à la culture. En passant par le théâtre de verdure, faire une pause sur les gradins pour évoquer le souvenir de Louis de Boissy (1694-1758), le « Molière vicois », auteur de plus de quarante comédies, et membre de l’Académie française.
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Scènes extraites de la pièce de théâtre "Les dehors trompeurs", représentée pour la première fois le 18 février 1740.
Ces allées aménagées en bord de Cère sont superbes. Ah, si seulement d’autres lieux tels que celui-ci avaient jalonné notre itinéraire depuis Arpajon ! En réalité, ce n’est pas si simple bien sûr : ces promenades, en l’occurrence, sont l’héritage du passé de thermalisme de Vic. La riche et longue histoire de « ville d’eau » s’est achevée en 1965, au terme d’un lent déclin, et aujourd’hui, la présence de bactéries interdit même de s’abreuver à la source minérale.
La balade quitte un temps les berges de la Cère pour suivre un bief, rejoint par les eaux de l’Iraliot (voir boucle du vieux Vic ci-dessus), qui nous mène au moulin du Vialard, joliment rénové. Jadis, les eaux y entraînaient une meule à grain, un moulin à huile de noix, une carderie pour la laine, et une teinturerie ! En arrivant au pont des Tilleuls, nous retrouvons temporairement la route, qui nous mène en 700 mètres au parking d’un haut lieu touristique local : les gorges du Pas de Cère.
À gauche du parking, remarquer la borne qui marque le passage du 45e parallèle de latitude nord. Puis, s’engager sur le sentier, très (très) fréquenté en période estivale. Sous des ombrelles aux couleurs vives, des panneaux nous informent sur le lieu et son histoire. Enfin, en arrivant à la passerelle métallique, les gorges du Pas de Cère se dévoilent.
Dans ce paysage admirable, la Compagnie des chemins de fer d’Orléans avait construit en 1871 une centrale hydroélectrique. Celle-ci alimentait son propre hôtel à Vic-sur-Cère, mais aussi les commerces et maisons des alentours, tant est si bien que le village fut l’un des premiers en France à être électrifié ! Quelques discrets vestiges évoquent encore cette installation.
Après avoir contourné la « plage », l’ascension des gorges démarre, équipée d’escaliers et de garde-corps. Les restes d’une poutre métallique, tordue lors d’une crue de la Cère, évoque la puissance que peuvent atteindre ces eaux en apparence inoffensives. C’est un dénivelé positif de 140 mètres qu’il faut franchir, en rive droite de la Cère, dont on s’écarte légèrement au fur et à mesure que l’on monte.
Nous sortons des gorges de la Cère au niveau de l’aire de détente du Pas de Cère, en bordure de la RN 122. Tables de pique-nique, et petit snack durant l’été, appellent à une pause bien méritée. Avant de repartir vers Thiézac, ne pas rater le belvédère sur la cascade de la Roucolle.
Au bout de l’aire de détente, un sentier longe la route nationale sur la droite (direction « parking »), puis par un tunnel, permet de passer de l’autre côté en toute sécurité (ne surtout, surtout pas traverser la route !). Juste après, tourner à droite vers la route de la Roucolle. Un panneau avertit les automobilistes d’une côte à 20% : rassurez-vous, elle n’est que de 10% pour les piétons ! Ces quelques lacets de bitume se grimpent aisément, avec de jolis coups d’œil sur la vallée de la Cère et le château de Rivière.
Le hameau de la Roucolle est vite atteint mais ne traversons pas trop vite ce lieu si charmant ! Adorable four à pain, grange « de poupée », jolis points de vue, prenons le temps d’apprécier ! C’est pour rendre hommage à ce patrimoine aussi humble qu’admirable que ces itinéraires vous guident… Après avoir rejoint la RD 59, bifurquer sur la gauche 200 mètres plus loin, et emprunter le chemin du Cap de la Garde.
Ne pas franchir les propriétés privées et emprunter le chemin qui descend en direction du village de Thiézac, dont les maisons se dessinent en contrebas. En rejoignant la RD 759, passer devant la mairie, puis la station service, afin d’atteindre le cœur du village et ses commerces (épicerie et pharmacie, entre autres).